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Histoire des arts de la marionnette au Canada

Les années 50

En 1948, Micheline Legendre fonde Les Marionnettes de Montréal. Elle voyage à travers l'Europe et étudie à Paris avec Jacques Chesnais, un des grands noms de la marionnette en Europe. Avec Rosalynde Stearn, elle est l'une des premières marionnettistes canadiennes à être reconnues sur la scène internationale. Toute une génération de marionnettistes québécois a été formée par elle.

En Ontario, les marionnettistes britanniques George et Elizabeth Merten, arrivés en 1950, contribueront grandement à populariser le théâtre de marionnettes. Engagé par le ministère de l'Éducation ontarien, George Merten donne des ateliers et des démonstrations, et il forme des marionnettistes. Il publie également des livres sur la fabrication et la manipulation des marionnettes. L'intérêt pour les marionnettes grandit et de nombreuses guildes de marionnettistes réunissant amateurs et professionnels se forment à travers la province. Merten sera, en 1957, un des membres fondateurs de l'Ontario Puppetry Association, association professionnelle qui a regroupé la majorité de ces guildes et demeure active aujourd'hui.

Dans les années 50 et même dans une bonne partie des années 60, la marionnette à fils et la marionnette à gaine ont toujours la préférence. Le répertoire demeure traditionnel : contes de fées et légendes, spectacles de variétés, adaptations d'œuvres musicales. Par ailleurs, on vise de plus en plus à donner un caractère artistique aux spectacles et les lieux de représentation commencent à se diversifier. Aux traditionnelles salles de spectacle des grands magasins, aux fêtes foraines et foires commerciales, lieux de prédilection pour les spectacles de marionnettes dans les années 20, 30 et 40, s'ajoutent, outre les grandes scènes occasionnelles, les parcs, les bibliothèques, les écoles et, évidemment, un tout nouveau lieu de création et de diffusion, le studio de télévision.

En 1952, lors de l'inauguration de la télévision publique nationale, le coup d'envoi est donné par nulles autres que des marionnettes. Sur le réseau français, la Société Radio-Canada, on présente le premier épisode de Pépinot et Capucine, personnages créés par Edmondo Chiodini, qui, une fois par semaine, divertissent petits et grands. Sur les ondes de la CBC, le réseau anglais, la première émission au programme met en vedette les personnages de John Conway, Uncle Chichimus et Hollyhock, qui, avec humour, commentent quotidiennement les actualités.

C'est ainsi que les marionnettes se retrouvent dans tous les foyers, par l'entremise du petit écran. Dans les décennies qui suivront, le premier et parfois le seul contact qu'aura le public avec les marionnettes se fera le plus souvent par la télévision. Le grand nombre d'émissions consacrées aux enfants cristallisera l'idée que la marionnette est avant tout conçue pour eux. La télévision représentera pour plusieurs marionnettistes un gagne-pain plus stable, qui leur permettra de développer ce nouveau médium et de poursuivre parallèlement leur métier sur scène.