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Histoire des arts de la marionnette au Canada

Traditions autochtones

L'art d'animer des figures articulées est présent dans les territoires qui forment aujourd'hui le Canada, et en fait dans toute l'Amérique, bien avant l'arrivée des Européens. Plusieurs cultures autochtones utilisent des figurines et des masques articulés lors de cérémonies rituelles. Par la taille, la vigueur de la sculpture et la complexité des mécanismes, les exemples les plus frappants se retrouvent sur la côte Ouest, notamment dans les cultures haïda, kwakwak'awakw et tsimshian. Les figurines et les masques, utilisés dans des danses ou des représentations dramatiques rituelles, représentent le plus souvent des êtres surnaturels ou des puissances spirituelles. À l'origine, leur fabrication et leur animation étaient tenues secrètes. Les figures articulées, évoquant des forces invisibles, contribuent à l'expression des liens qui unissent le monde tangible au monde intangible des pouvoirs spirituels.

En Nouvelle-France, la première description européenne que l'on retrouve d'une « marionnette » autochtone date des environs de 1655. Un jésuite relate avoir vu, au cours d'une cérémonie de guérison, un chaman iroquois faire usage, en plus d'herbes médicinales, d'une figurine en forme d'écureuil animée à l'aide de fils de fibre végétale.

Reliées à une fonction rituelle, les traditions autochtones d'animation d'objets n'ont jamais véritablement croisé les traditions d'animation européennes qui, elles, étaient avant tout associées au divertissement. Par ailleurs, dans les années 50, 60 et 70, plusieurs marionnettistes canadiens s'inspireront de l'art autochtone et puiseront dans la culture orale thèmes, légendes et personnages. À cette époque, surtout dans les débuts, ces emprunts sont parfois faits sans que l'on saisisse toutes les nuances et la portée toujours actuelle de certaines traditions, mais ils demeurent néanmoins un hommage à la richesse d'un patrimoine.